À chaque fois que j'essaie d'écrire ceci, je me demande à qui cela s'adresse. Est-ce à toi ? Toi, qui n'est plus parmi nous ? Est-ce à moi ? Moi, qui voulais le compléter et le lire au bon moment ? Est-ce à d'autres ? D'autres, qui peuvent ou non savoir à ton sujet. Ou est-ce une éloge ? Une éloge permanente, une éloge que je n'ai pas pu faire. Je ne connais pas encore la réponse.
Chaque fois que je pense à toi, la chaise vide et la canne de grand-mère me viennent à l'esprit. Je m'imagine assis en face de la chaise et la regardant. J'essaie de me rappeler les nombreuses discussions que j'ai eues avec toi. Te réveiller tôt le matin, sortir de la maison avec ta tasse de thé chaud et chercher le journal pour enfin t'asseoir sur ta chaise et commencer à lire. Mais avant de commencer ta lecture, tu me passais quelques feuilles du journal. Je les prenais, admirant ta curiosité (même à 'cet âge') et continuais ma lecture. J'attendais que ta première séance de lecture soit terminée et j'attendais avec impatience tes opinions sur les nouvelles du jour, tant locales qu'internationales. Je me demande encore aujourd'hui si j'ai hérité de ta nature curieuse.
Je suis toujours reconnaissant pour ton soutien, ton amour et tes soins, depuis mon enfance, pour toutes les fois où tu m'as motivé et pour toute cette attention. J'ai toujours hâte de venir te voir jusqu'au moment où je n'ai plus pu le faire, pour te parler et écouter toutes tes petites anecdotes. Mais je te suis particulièrement reconnaissant pour ton encouragement dans mes études. Tu as été l'une des rares personnes dans ma vie à me comprendre et à m'encourager à avancer après chaque petite réussite dans la vie.